Posons le contexte : qu’est-ce qu’un cheveu ?

Le cuir chevelu assure la création du cheveu…

Le cheveu « naît » dans le cuir chevelu, qui est en quelque sorte la fabrique de fibre capillaire. Le cheveu reste attaché au cuir chevelu par le bulbe. Tu sais, il s’agit de la partie blanche du cheveu que tu observes parfois lorsqu’il tombe.

Les follicules pileux produisent la kératine qui, en s’empilant, pousse celle existante vers la sortie : ainsi est créée la tige du cheveu. Cette « usine » nécessite de l’énergie et des matières premières pour les transformer en kératine : il s’agit des des acides aminés (constitutifs des protéines), vitamines et minéraux. Ils sont acheminés par la circulation sanguine.

Tu l’auras donc compris : le cuir chevelu est une matière vivante qui a besoin d’un apport en qualité et en quantité suffisante pour créer une kératine et donc un cheveu de qualité. Ton alimentation joue donc un rôle important ici, car elle doit comporter ce dont à besoin le follicule pileux. Mais le transporteur doit aussi être rapide et fluide : il est ainsi possible de stimuler le flux sanguin pour améliorer cet apport (le fameux massage du cuir chevelu).

… mais aussi sa première protection

Le cuir chevelu est constellé de glandes sébacées qui ont pour rôle de sécréter le sébum qui est si bénéfique au cheveu.

Qu’est ce que le sébum ? Attention minute sexy : c’est un mélange de matières grasses des glandes sébacées, d’eau venant de la transpiration et de peaux mortes générées par le renouvellement de la peau de notre crâne. Mais comme la nature est bien faite, il est parfait pour préserver, nourrir et hydrater la peau et les cheveux. Il va ainsi reconstituer le film hydrolipidique qui vise aussi à protéger des agressions extérieures comme le froid, le soleil ou les frottements. De façon générale, la peau et la fibre capillaire sont friands de lipides pour les protéger (d’où le succès des bains d’huile pour nos cheveux).

Le sébum est donc avant tout un ami, élément essentiel d’un cuir chevelu qui fonctionne correctement. Pourtant, ce bon fonctionnement est fragile et peut être déséquilibré. Si il est tout à fait normal d’avoir les racines qui deviennent un peu grasses 2 à 3 jours après le shampoing, avoir les cheveux luisants dès lendemain (ou le jour-même) traduit une hyper-séborrhée (production de sébum trop importante).

Et dans ce sens, il est important de rappeler qu’il n’y a pas de rythme de lavage idéal : il n’y a que celui qui convient à ton cuir chevelu ! C’est un point très sensible mais, même au naturel, tu peux avoir besoin (et c’est « normal ») de te laver la tête tous les jours (comme en cas de dermite séborrhéique par exemple). Mais nous y reviendrons par la suite si ce problème se présente à toi.

Le sébum est en effet une matière très riche. Elle ne doit pas rester en trop grande quantité sur la peau sous peine de boucher les pores et étouffer les follicules pileux. Si cela se produit, tu peux rencontrer des problèmes de démangeaisons, de pellicules ou de chute de cheveux. C’est pourquoi je déconseille la cure de
sébum car je trouve que les risques encourus sont plus importants que les bénéfices qu’elle apporte (voir article sur le site pour plus d’informations).
Pour cette raison, il faut laver dès que ton cuir chevelu te gratte, même si tu cherches à espacer les lavages. C’est encore plus vrai si tu as un cuir chevelu sensible.

Un cheveu « sain » est dès sa création constitué d’une kératine de qualité grâce à des apports internes variés et suffisants. Il est ensuite protégé sur quelques centimètres par le sébum sécrété par le cuir chevelu.

On l’inclut souvent dans le cheveu mais le cuir chevelu est très différent puisqu’il s’agit de peau. C’est une matière vivante et sensible, qui se renouvelle et qui peut aussi potentiellement faire souffrir car elle est aussi faite de nerfs. Elle peut donc nécessiter un soin particulier. Le problème c’est que l’on fait souvent l’amalgame avec la longueur des cheveux (la tige, pour être plus précise). Tu apprendras dans ce guide à bien les différencier !

La tige

Si le cuir chevelu est la partie vivante de ta chevelure, les longueurs, ou plutôt la tige, en sont la partie « morte ».

Mais ce n’est pas morbide, bien au contraire ! Il faut juste bien comprendre que la fibre capillaire, dès qu’elle sort du bulbe, est une matière où il n’y a aucun renouvellement cellulaire. Par conséquent elle est « morte » dans le sens où il n’y s’y passe rien de « vivant ». Et, si elle sort toute neuve et toute fringante de son bulbe, le temps et les agressions diverses vont faire qu’elle va inexorablement s’abîmer. Et oui c’est la vie ! D’où la difficulté d’avoir des cheveux longs (et beaux !). Mais la bonne nouvelle, c’est que Dame nature (et la magie de science aussi quelques fois !) nous donne mille et uns remèdes pour préserver nos cheveux !

Le cheveu en lui-même est essentiellement constitué d’un cortex, sont cœur, et des cuticules, son enveloppe, comme tu peux le voir sur l’illustration suivante.

A noter que les cheveux fins disposent de moins de couches de cuticules, ce qui fait qu’ils sont « naturellement » plus fragiles que les cheveux épais !

strcuture des cheveux

La porosité

Une des caractéristiques du cheveu est qu’il est poreux. Il absorbe et rejette l’eau, comme une micro-éponge !

Lorsqu’il gonfle, ton cheveu se gorge d’eau, ce qui hérisse ses cuticule et fait qu’il s’emmêle plus.

C’est d’ailleurs le paradoxe lorsqu’on parle de cheveu « sec » au sens rêche et terne : ce n’est pas un cheveu qui manque d’eau, bien au contraire. Un cheveu qui absorbe l’eau n’est pas beau : il est mousseux et frisottant. On n’hydrate pas un cheveu, car le cheveu n’aime pas l’eau (tu vas voir ça dans le chapitre suivant).

Le cheveu « sain » est naturellement hydrophobe, donc peu poreux, pour justement éviter les entrées-sorties de micro-goutelettes d’eau.

Mais avec l’âge et la dégradation progressive, perd cette hydrophobie et avec cette humidité. Il devient alors rêche et sans brillance, et sans boucles pour les cheveux à texture.

L’eau, l’ennemi numéro 1 des cheveux

Si les cheveux sont naturellement hydrophobes, c’est parce qu’ils n’aiment pas l’eau.

Elle provoque une perte de kératine, la protéine dont est constituée la fibre capillaire. Mais plus un cheveu est poreux, moins il est hydrophobe et plus il est sensible à l’humidité : il gonfle et frisotte puis devient sec en fonction de l’air ambiant. C’est un des enjeux de nos soins d’éviter que ce phénomène arrive.

Il ne faut pas pour autant devenir phobique de l’eau, pour laver ou rendre les cheveux malléables lors des refresh ! Il faut juste garder en tête que c’est mouillés que les cheveux sont le plus fragile. Il faut donc qu’ils soient mouillés le moins longtemps et le moins souvent possible.

Le bouclier des cheveux : les cuticules

Heureusement, le cheveu peut naturellement compter sur deux alliés pour se protéger : le sébum et ses propres cuticules. Le sébum, on l’a vu, est sécrété par le cuir chevelu. Mais il est irritant pour la peau et disgracieux quand il est en trop grande quantité. Il est donc éliminé régulièrement lors du lavage, ce qui fait qu’il atteint rarement la pointe du cheveu dès que celui-ci n’est pas court. En plus, certains cuirs chevelus ne produisent que peu, voire très peu de sébum.

Le vrai bouclier du cheveu est en fait sa cuticule : il s’agit d’une multitude de petites écailles empilées les unes à la suite des autres. A la manière d’un toit, elles doivent être en bon état (pas cassées, ni manquantes) mais aussi bien alignées les unes par rapport aux autres (pas relevées) pour empêcher l’eau interne de sortir, ou l’humidité extérieure de rentrer. Leur état est donc primordial pour empêcher le cheveu de devenir sec. Mais pas que, tu verras que c’est elles qui font que ton cheveu est doux ou brillant… ou pas !

Le problème c’est qu’une cheveu commence par se dégrader… par les cuticules. Comme elles sont en première ligne, c’est elles qui vont encaisser les chaleurs intensives des appareils lissants ou bouclants, mais aussi les frottements et les effets des produits divers.

Les cheveux à texture (ondulés, bouclés, afros) ont « naturellement » tendance à être plus secs. Et c’est tout à fait logique : à chaque « vrille » que fait une boucle, les cuticules se relèvent, laissant moins de protection au cortex, l’intérieur du cheveu. D’autant plus que le sébum s’y écoule moins bien que sur un cheveu lisse. D’ailleurs, voici la raison qui donne la forme de ton cheveu : comme tu peux le voir sur l’illustration suivante, c’est la forme du follicule pileux qui va « imprimer » des vrilles sur la kératine.

pouuse et texture

En résumé, le cheveu tend inexorablement à s’abîmer. Pour éviter cela, le but est avant tout de le protéger et le rendre hydrophobe.

Casse ou chute ?

Maintenant que nous avons mieux cerné les ennemis de tes longueurs, explorons un peu plus ce qui fait « mourir » le cheveu. Mis à part le coup de ciseaux bien sûr, il y a deux causes à la fin du cheveu : la chute et la casse dans la longueur ou la pointe.

La chute du cheveu par la racine

La chute est la fin naturelle du cheveu, lorsqu’il se détache du cuir chevelu. Son existence est régie par un cycle composé de 3 phases. La première, la phase anagène, est une phase de pousse au cours de laquelle le cheveu grandit, le follicule pileux continuant d’empiler de la kératine. La seconde est une phase de « pause » au cours de laquelle il ne se passe pas grand-chose. La troisième est la phase de chute : le bulbe du cheveu se détache du follicule pileux et tu le retrouves dans ta douche ou sur le sol ! Pourtant, différentes pathologies ou problèmes divers peuvent accélérer ou provoquer la chute. Si tu suspectes une chute de cheveux anormale, suis le guide jusqu’à la partie consacrée à ce problème.

cycle du cheveu

La casse

Il y a ensuite la casse. Il faut se rappeler que la fibre capillaire, qui ne se renouvelle pas, va se dégrader avec le temps. Ça commence avec les cuticules qui s’abîment. Résultat : le cheveu devient sec. Et plus les cuticules sont abimées, moins le cheveu est doux et brillant. Lorsque les cuticules, qui sont la partie extérieure du cheveu, sont trop endommagées, le cortex est sans protection. L’intérieur du cheveu se dégrade à son tour et le cheveu finit par se fissurer : c’est la fourche. La fissure va s’accentuer et le cheveu casse à cet endroit.

La casse est là aussi tout à fait normale à partir d’un certain « âge » de la fibre capillaire : plus le cheveu est long, plus la pointe est vieille, et plus elle a été fragilisée ! Bref elle s’abîme, s’assèche, fourche et fini par casser. Tu peux aussi avoir le cas de casse « massive » dans la longueur si tes cheveux sont trop abîmés.

texture des cheveux

Comme tu peux le voir sur cette image, les quatre premiers cheveux sont abîmés et seul le dernier est « sain », c’est à dire intégral.

Qu’est ce qui fait qu’un cheveu est résistant ou non ?

On le sait très bien : les appareils chauffants, les colorations, les lissages en tout genre et les frottements abîment les cheveux. Par contre, nous ne sommes pas égales et égaux sur la capacité de résistance de départ de nos cheveux puisque la génétique entre autres joue un rôle en déterminant certain attributs du cheveu.

Un cheveu fin comporte moins de couches de cuticules qu’un cheveu épais, il est donc plus fragile et plus poreux de nature.

Le tabac c’est tabou

… et on espère qu’on en viendra tous à bout. Surtout si tu aimes tes cheveux, saches que le tabac est extrêmement nocif. Tout d’abord en interne la nicotine diminue les apports en vitamines B, acides aminés ainsi que les oligo-éléments indispensables à la beauté des cheveux. Dés la racine, les cheveux des fumeurs sont moins forts.

La fumée ensuite abîme énormément les cheveux. Au point que c’est ce qui est utilisé en labo pour volontairement dégrader une mèche pour tester un produit.

Il est temps de

remplir ton journal de bord !

J’espère que les choses se mettent peu à peu en place dans ta tête. Passons maintenant à l’exercice pratique : l’analyse de ta propre chevelure. Ne t’inquiète pas, on reste là pour te guider !

Imprime ton journal de bord, commence par l’inventaire des produits (ou tu peux le faire après) et débute l’analyse de tes cheveux en remplissant la case mauve sur la page « mon cuir chevelu » et la page « mes longueurs ».

  • Reporte sur le journal de bord ce qui correspond le mieux à ton profil.

On commence par le cuir chevelu ! (case numéro 1)

Quel est mon type de cuir chevelu ?

D’ailleurs quand on parle de « cheveux gras », en fait on veut dire « cuir chevelu gras ». Mais pour déterminer de quel type est ton cuir chevelu, regarde à quel moment tes racines redeviennent grasses après le lavage.

  • Le lendemain ou le jour-même du shampoing : j’ai un cuir chevelu très gras

  • 2 ou 3 jours après : j’ai un cuir chevelu plutôt gras

  • après plus de 3 jours : mon cuir chevelu est équilibré

  • jamais : mon cuir chevelu est plutôt sec

Mon ressenti sur mon cuir chevelu

  • RAS ! : j’ai un cuir chevelu sain

  • j’ai des démangeaisons légères et/ou des pellicules : j’ai un cuir chevelu sensible

  • j’ai des démangeaisons très gênantes, des douleurs, plaques ou rougeurs : je prends rendez-vous chez mon médecin traitant qui pourra m’orienter vers un dermatologue

Au tour des longueurs maintenant (case numéro 2)

J’observe leur diamètre et la densité

A ne pas confondre ! Le diamètre est la taille d’un de tes cheveux tandis que la densité représente le nombre de cheveux que tu as sur la tête 😙.

  • cheveux fins : si je pose un de mes cheveux sur une surface de couleur différente, il est presque invisible. Il est plus petit qu’un fil à coudre

  • cheveux de diamètre moyen : à peu près de la même épaisseur que le fil à coudre

  • cheveux de gros diamètre : il se voit sur quasi toutes les surfaces et est plus large qu’un fil à coudre

  • cheveux de faible densité : devant le miroir, tu aperçois l’intérieur de ton cuir chevelu sans devoir faire une raie

  • chevelure de densité moyenne : tu as besoin de faire une raie pour bien voir ton cuir chevelu

  • chevelure de densité importante : tu vois à peine ton cuir chevelu, même avec une raie

J’observe l’état de mes longueurs (case numéro 2)

Note que tu peux avoir un « reste » de cheveux abîmés sur la longueurs ou la pointe suite à des gestes ou des traitements agressifs mais une repousse saine. Dans ce cas note-le bien, car tu vas devoir accentuer les soins sur les zones abimées et alléger sur la repousse saine. Si tu hésites, pas de stress, c’est juste pour affiner ton sens de l’observation de tes cheveux !

  • ça va : juste un peu ternes quelques fois mais ne semblent pas être particulièrement cassants ni secs

  • plutôt secs, mais pas particulièrement abimés, juste éventuellement un peu fourchus sur les pointes

  • très secs : ils sont très ternes et très rêches, mais pas particulièrement abimés

  • très secs et très abîmés : ils sont ternes, rêches, cassent dans la longueur et sont très fourchus.

Quelle est leur texture  ?

Tu trouveras dans la matrice ci-dessous un classement des cheveux par texture.

Les numéros désignent la largeur de la boucle, les lettres à quel point elle est serrée.

Selon les mèches, une chevelure peut se référer à 2 voire 3 couples chiffres-lettres. Par exemple on peut être globalement 2B mais avoir quelques mèche 2c. Mais encore une fois pas besoin d’être hyper précis, c’est juste un classement général pour aider à s’orienter.

Le mieux pour juger de leur texture est après un masque hydratant (aloe vera, compote-miel, gel de lin…).

Petite explication de cette matrice

1 = le cheveu est complètement lisse

2 = le cheveu est souple et peut dessiner des ondulations

3 = le cheveu forme une boucle, relativement large

4 = le cheveu forme une boucle étroite

Avec ces éléments nous par la suite pouvoir déterminer ta porosité !