La chute de cheveux

Cette partie est faite pour t’informer sur les différentes causes des chutes de cheveux inhabituelles (et pourtant normales pour certaines). C’est un sujet très vaste et sensible car il peut, dans nombre de cas, dépasser mes compétences et toucher au domaine médical. Il risque d’ailleurs d’évoluer au gré des études scientifiques car de nombreuses zones d’ombres restent à élucider par les chercheurs. Tu comprendras dans ce cas que ce guide ne peut pas se substituer à un dermatologue, ni en terme de connaissances, ni en terme d’examen clinique.

Mais si tu constates une chute de cheveux anormale, on ne vas pas te laisser démunie ! Le but va être ici soit de te rassurer en t’expliquant les différentes causes qui provoquent une chute passagère (et donc qui devrait rentrer dans l’ordre); soit de te donner les premières pistes pour t’encourager à consulter un spécialiste ou au moins faire des analyses chez ton médecin.

Dans tous les cas ces infos ne se substituent en rien à l’avis d’un professionnel de santé.

Qu’est-ce qu’une chute inhabituelle ?

Il faut déjà distinguer chute de cheveux et casse dans la masse. Dans le premier cas tu perds tes cheveux à partir de la racine et tu observes souvent le bulbe avec la cheveu tombé. Lorsque tu as une casse massive, il s’agit du cheveu qui est tellement abimé qu’il casse dans sa longueur, souvent en petits morceaux. Tu observes alors des bouts de cheveux ici ou là, et ta coupe devient inégale. Si tu te reconnais dans ce dernier cas, consulte plutôt la page sur la casse inhabituelle.

Les pros sont capables de détecter une perte de masse grâce à un outil appelé trichogramme. Mais on a pas tous cet appareil chez soi. Alors comment évaluer une perte de cheveu sans tomber dans la paranoïa ?

Il y a deux facteurs à surveiller : la quantité de cheveux qui tombe quotidiennement et la durée de cette période.

La quantité

Il y a rarement de vraie paranoïa car une chute inhabituelle frappe par son importance justement. Nous sommes toutes habituées aux pertes automnales, et justement elles nous choquent par leur importance. Tu peux commencer à t’inquiéter lorsque tu as l’impression de perdre plus de cheveux que d’habitude sur une longue période de plusieurs semaines. Si tu fais régulièrement des tresses ou des queues, tu peux essayer de comparer de tête leur diamètre.

Un vrai indicateur de perte inhabituelle sera l’apparition de zones plus claires sur le cuir chevelu, notamment autour du visage. Là encore c’est assez subjectif mais tu peux voir tes cheveux moins denses et la peau du cuir chevelu apparaître à des endroits qui étaient bien recouverts avant. N’hésite pas à comparer à des photos plus anciennes de mois ou d’années.

La durée

Comme tu peux le lire dans les prochaines lignes, beaucoup de chutes de cheveux sont passagères et durent environ 1 ou 2 mois. Il faut vraiment commencer à surveiller lorsque ça dure plus longtemps.

Les chutes temporaires : l’efflivium télogène aigu

L’effluvium télogène 

C’est un dérèglement du cycle capillaire qui provoque le passage accéléré des cheveux en phase télogène, c’est à dire dans la dernière phase de leur vie qui se termine par leur chute du cuir chevelu. Il touche l’ensemble du cuir chevelu sans distinction de zones particulières. Le problème est qu’il peut-être dû à différentes causes et peut, dans beaucoup de cas, passer sans qu’on trouve ce qui l’a provoqué.

Que faut-il faire ? 

Dans la plupart des cas cités il n’y a pas d’autre chose à faire que d’attendre la fin des conséquences du choc ou de la période, généralement 3 mois après. La repousse s’effectue toute seule. Si tu veux avoir une démarche active, tu peux prendre soin de ta pousse pour avoir un cheveu beau et fort dès sa « naissance ». Pour cela tu peux faire des soins aux poudres et prendre des compléments alimentaires pour ne souffrir d’aucune carence.

Par contre si la chute se prolonge au delà des 3 mois, tu peux chercher d’autres causes et commencer par prendre rendez-vous chez ton médecin généraliste. Il pourra effectuer des examens pour vérifier que tu n’as aucune carence, comme par exemple en fer et vitamine D, très courantes chez les femmes.

La pousse de cheveu est liée à l’activité des hormones. Celle-ci est stimulée durant l’été grâce à un plus fort ensoleillement. Lorsqu’arrivent les jours plus sombres de l’automne, les hormones sont moins stimulées et les cheveux synchronisent leur phase télogène (la dernière de vie du cheveu, revoir le module 1 sur cette partie). Ce qui donne une chute de beaucoup de cheveux en même temps alors qu’ils étaient normalement décalés. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir car, comme dans le cas de la grossesse, il s’agit de cheveux qui arrivaient en fin de cycle et qui devaient tomber de toute manière. Ce qui est impressionnant, c’est qu’il le font en même temps et donne cette impression de perte de masse sur ces quelques semaines.

L’effluvium arrive environ 2 à 4 mois après un choc qui peut être de différentes sortes :

– post-partum, IVG et fausse couche

– arrêt de pilule contraceptive

– forte fièvre sur plusieurs jours, diverses infections dont COVID-19, maladies inflammatoires, choc opératoire, médicaments

– choc affectif, stress intense

C’est un peu le syndrome de la ballerine ou des tissages afro. Lorsque l’on tire trop sur les cheveux, ils tombent prématurément et finissent par ne plus repousser. C’est ce qu’il se passe avec les coiffures trop serrées et trop “tendues” qui tirent sur les mêmes mèches. Pour résoudre le problème, il suffit d’arrêter ces coiffures.

On l’a vu, le sébum est un faux ami : soin exceptionnel pour la fibre capillaire, il ne doit pas rester sur la peau. Au risque de l’étouffer et boucher les pores, il peut provoquer démangeaisons, pellicules et dans des cas plus avancés, des chutes de cheveux. Pour cette raison, les fameuses cures de sébum ont envoyé quelques personnes chez le dermatologue… De façon générale, il est difficile d’avoir une belle chevelure sur un cuir chevelu qui n’est pas sain, peut importe la cause. C’est pour cette raison qu’il faut toujours soigner son cuir chevelu au lieu de mettre tout ses efforts dans les longueurs.

Les chutes qui durent

Si ta chute de cheveux dure plus de 3 ou 4 mois sans raison apparente, d’autres causes sont possibles.

L’AAG est dûe à une sensibilité plus importante des follicules pileux à l’hormone androgène ou à une augmentation de cette hormone dans l’organisme. Dans les deux cas, le cheveu reçoit trop d’androgène et accélère son passage en phase télogène. L’AAG provoque des “trous” dans le cuir chevelu ou une perte sur le cuir chevelu entier. Elle est obligatoirement diagnostiquée par un dermatologue (de préférence spécialiste du cuir chevelu) à l’aide de différents examens (trichoscan, trichogram…) mais encore une fois pas d’auto-diagnostique possible !

Qu’est ce qui cause l’AAG ?

On peut ainsi avoir une AAG et ne pas avoir de problème d’hormone particulier : c’est en quelque sorte la racine du cheveu qui devient plus sensible à un même taux d’hormone. Néanmoins ce point est à vérifier lors de différents examens. Il y a une prédisposition génétique à ce problème mais des zones d’ombres persistent sur le rôle d’autres facteurs. Si l’AAG est provoquée par un déséquilibre hormonal, il est nécessaire de consulter un endocrinologue.

Quelles solutions en cas d’AAG averée ?

Malheureusement, cette pathologie ne se soigne pas définitivement, mais des solutions existent pour la gérer et pour limiter la chute.

Le Minoxidil (crème en application locale sur le cuir chevelu) est particulièrement indiqué dans les AAG mais a aussi des inconvénients et certaines ne la supportant pas.

Cette pathologie comporte encore des zones d’ombres et il peut être intéressant d’explorer des domaines comme la naturopathie pour limiter les facteurs aggravants (stress, alimentation, hygiène de vie de façon générale) mais dans tous les cas, il est important de retenir qu’il n’y a aucune solution miracle à l’AAG. Beaucoup de produits sont vendus sur de fausses allégations, notamment les compléments alimentaires, et il est impératif d’être très critique à ce propos. Ce qui est d’autant plus difficile, compte-tenu de la charge émotionnelle que concentre les cheveux, et leur chute progressive. N’hésite pas à prendre contact avec d’autres femmes vivant ce problème pour mieux comprendre comment vivre avec.

Si la chute de cheveu peut s’installer durablement, c’est à dire au delà de 3-4 mois, on peut chercher à détecter un effluvium télogène chronique. L’ETC est une perte de cheveux dû à un problème chronique, contrairement à l’ETA qui lui est une réaction passagère.

Dans ce cas il faut trouver le problème qui provoque l’ETC, qui peut être de différentes sortes.

Carences alimentaires

L’ETC est souvent dû à des carences alimentaires, notamment en fer et en vitamine D. Si c’est le cas, une analyse de prise de sang confirme la diagnostic. Si la chute perdure malgré la prise de compléments, vérifie bien lors d’une seconde prise de sang que ton taux est bien remonté.

Attention ici à l’automédicamentation, un excès de fer étant dangereux pour l’organisme !

Problèmes de thyroïde

Les problèmes de thyroïdes peuvent également provoquer des chutes de cheveux durables. C’est un point à faire vérifier avec ton généraliste et un spécialiste par la suite si besoin.

Stress chronique

Et oui, le stress toujours, ennemi connu de notre beauté ! Le stress peut provoquer différentes mécanismes qui vont considérablement affaiblir tes cheveux.

Il est intéressant de noter ici que ton corps t’envoie ici des signaux de dysfonctionnement via tes cheveux. Prendre soin de ses cheveux passe souvent par prendre soin de soi.

Également appelée « alopecia areata », cette perte de cheveu est limitée à une plaque en rond sur le cuir chevelu. Il s’agirait d’une maladie auto-immune qui attaquerait les follicules pileux mais aussi les ongles. Le public le plus touché sont les enfants et les jeunes adultes mais elle peut intervenir à n’importe quel moment, étant sensible au stress.

La pelade peut disparaître d’elle-même mais les traitements donnés par le médecin sont généralement à base de corticoïdes ou de Minoxidil.

Il s’agit d’une infection mycosique de la peau. Très contagieuse surtout chez l’enfant, elle peut se manifester dans ses formes légères via des démangeaisons, des pellicules et une chute de cheveux. Sous ses formes plus graves, elle peut aller jusqu’à de sérieuses lésions du cuir chevelu douloureuses.

Le diagnostic du médecin repose sur l’analyse du cuir chevelu ainsi qu’un prélèvement confirmant la présence du champignon. Le traitement sera local à base d’antifongiques.

Comment faut-il réagir ?

Une chute inhabituelle se constate par son importance en terme de quantité de cheveux perdus mais doit être prise en compte lorsqu’elle dure. Si tu as subis un choc décrit plus haut, que tu es dans une période de stress intense, ta chute de cheveux est sûrement due à l’un de ces facteurs.

Par contre si après 3-4 mois la perte est toujours aussi importante, tu peux commencer les démarches pour en trouver la cause. Commence par consulter ton médecin généraliste, qui pourra te prescrire des analyses sanguines pour vérifier que tu n’as pas de carences en fer et vitamine D, très courante.

Si ce n’est pas le cas, il est vivement conseillé de prendre rendez-vous chez un dermatologue spécialisé dans le cuir chevelu. Le temps d’attente peut être long et il n’y en a peut-être pas dans ta ville mais mieux vaut choisir ce type de spécialiste. Il pourra faire un trichogramme ou une trichoscopie qui vont analyser en profondeur ton cuir chevelu et qui sont capables t’indiquer si tu as perdu de la masse.

La suite dépend vraiment de ce que trouve le dermatologue mais souvent les problèmes de cuir chevelu sont liés à des problèmes d’hygiène de vie. Les naturopathes pourront t’aider par exemple à mieux gérer ton stress.